Titre : La beauté du diable
Auteur : Radhika Jha
Titre original : My beautiful shadow
Traducteur : Françoise Nagel (Anglais)
Éditeur : Editions Philippe Picquier
Date de publication : 2014
Date de la première publication : Version originale (2014) / Version française (2014)
Nombre de pages : 273
Quatrième de couverture :
La beauté du diable, ou comment le désir vient aux femmes. Le désir d’être belle, de se croire une reine, le désir d’allumer les regards de convoitise et d’envie sur son passage.
« J’ai un secret. J’appartiens à un club. Vous pourriez l’appeler le club des passionnées de beauté. Mais ce n’est pas de la beauté des autres que nous sommes éprises. Nous sommes les véritables esthètes, nous portons notre beauté sur nous. Et même si nos maisons sont vieilles et délabrées, si les murs empestent l’usure et la décrépitude, quand nous sortons après notre toilette matinale, nous sommes jeunes, fraîches et superbes. »
Kayo aurait pu mener une existence fade et rassurante de mère au foyer à Tokyo. Jusqu’à ce que germe en elle une graine qui va définitivement changer sa vie. Cette histoire aurait tout aussi bien pu se dérouler à Paris, Londres ou Delhi; dans n’importe laquelle de ces capitales où prévaut le culte de l’apparence et du luxe, où la pétillante ivresse du shopping peut se transformer en drogue, et le paradis en enfer. Car le club des passionnées de beauté compte des affiliées dans le monde entier. Chaque femme pourra y retrouver une part d’elle-même. Et les hommes, découvrir un continent qui leur est inconnu.
Ce que j’en pense :
En commençant La beauté du diable, on peut s’attendre à Une accro du shopping made in Japan où tout n’est que paillettes et désinvolture. Ce texte de Radhika Jha est à l’opposé, elle nous livre un texte profond presque déroutant.
La beauté du diable nous parle de l’addiction sans rien omettre, on y lit la découverte du vice, les sensations de bien être quand le besoin est assouvi, le manque, les mensonges et la descente aux enfers. Bien qu’ici, il ne soit nullement question de drogue ou d’alcool, en effet Kayo est une adepte d’un petit club très privé qui réunit les amateurs de la beauté, la beauté de soi dans de jolies tenues hors de prix.
Kayo est une jeune tokyoïte qui souhaite échapper au destin familial, elle se marie trop vite même si elle aime sincèrement Ruy, son mari. Elle devient également très vite maman. Elle aime sa vie de femme au foyer et de mère de famille mais la makkura (que je traduirai par quelque chose qui ressemble à la dépression) est là, elle s’ennuie. C’est son amie Tomoko qui lui fera découvrir les joies du shopping dans les boutiques de luxe. Kayo aime voir, toucher et posséder des jolis et onéreux vêtements. Au milieu de ces étoffes délicates, elle se sent belle, elle se sent vivre, elle se sent exister. La dépendance se met en place…
Ce texte est un vrai délice, Radhika Jha décrit avec beaucoup de justesse les états âmes de Kayo. On ressent aisément les joies et ses peines de jeune femme au foyer et on vit avec elle, la sensation de manque qui monte progressivement, le bonheur intense de l’achat, la culpabilité d’avoir une nouvelles fois craqué. Un panel d’émotions fortes et puissantes décrites avec beaucoup de pudeur et de délicatesse. C’est malgré tout avec un sentiment partagé que j’ai suivi sa descente vers l’enfer, j’ai tout de suite aimé, compris et soutenu Kayo mais j’avais également envie qu’elle s’affirme, qu’elle ose, qu’elle mette en place les solutions qu’elle possède en elle. Mais voilà, la culture japonaise fait également partie intégrante de ce roman.
J’ai adoré suivre la préparation des diners, savoir quel ingrédient est pour les jour de fêtes et lequel est pour lotus les jours. Cette immersion dans le quotidien des civilisations différentes de la mienne historiquement ou géographiquement fait partie des choses que je préfère dans la littérature. Le Japon, on y est avec son culte à la réussite, sa pudeur et l’honneur guidant chaque décision, chaque fait. Je me suis étonnée de découvrir que l’auteur de ce roman est indienne ; car ce livre est une véritable excursion en territoire nippon.
# La plume au féminin – Chez Opaline
Un roman qui pourrait me plaire !
Bon lundi !
J’espère qu’il te plaira si l’occasion se présente
À moi aussi ! J’aime tous les romans où on entre dans une culture et qui nous donne à reflechir !
Un livRe que j’ai beaucoup aimé et que je te conseille est : un bonne épouse indienne de Ann Sherian.
Alors celui ci devrait te plaire. Merci pour le conseil.
oh ça doit vraiment être sympa comme livre. Même si le résumé est un peu bizzare xD. Promis, dans pas longtemps je me remet aux romans japonais !
Un roman japonais écrit par une indienne, je me disais que ça pouvait un délicieux mélange mais ce roman est résolument japonais !
Je ne connaissais pas du tout mais ça a l’air plutôt pas mal vu ce que tu en dis alors que je ne me serais pas forcément penchée dessus de moi-même!
Je trouve que le quatrième de couverture ne met pas en avant tout ce contient son livre… Je m’attendais vraiment à un livre léger.
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Bon avec cet avis, j’ai encore plus envie de le lire maintenant. ^^ Je note !
Je te le conseille vivement. Je trouve ça dommage qu’il ne fasse pas plus parler de lui.
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