Long week-end – Joyce Maynard

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    Titre  Long week-end
    Auteur : Joyce Maynard
    Titre original : Labor Day
    Traducteur : Françoise Adelstain (Anglais)
    Éditeur : 10/18
    Date de publication : 2011
    Nombre de pages  256

Quatrième de couverture :

Une chaleur caniculaire règne sur la côte est. Henry, treize ans, et sa mère Adèle doivent faire les dernières courses pour la rentrée des classes. Une rencontre fortuite au supermarché va venir tout bouleverser : Frank, un taulard en cavale, leur demande de l’héberger. Le temps d’un long week-end, le trio va vivre en huis clos une expérience qui bouleversera leur vie à jamais…

Ce que j’en pense :

En ouvrant ce livre, vous entrerez dans un monde de douceur non parce que les faits relatés sont idylliques loin de là mais parce que les mots de Joyce Maynard sont incroyablement tendres et délicats. Elle réussit avec beaucoup d’aisance à se mettre dans la peau d’un adolescent de treize ans et fait de ce huis clos, un moment aéré, lumineux et plein d’espoir. Nous assistons même à la confection d’une tarte aux pêches qui à travers les mots de l’auteure devient une scène pleine d’émotions et de sensibilité.

C’est la voix d’Henry devenu adulte que nous suivons. Il nous peint sa vision de ce long week-end de Labor Day, six jours de l’année 1987 qu’il a passé reclus dans leur maison avec sa mère Adele et un prisonnier évadé Frank.

Comment ne pas aimer les trois personnages principaux de ce roman ?

Tout d’abord, Henry, un adolescent de treize ans qui vit seul avec sa mère. Il est gentil, timide et solitaire, « un vrai naze » selon ces propres mots. Il guide et soutient sa mère même s’il est contrarié par certains actes de sa mère qui lui font honte. Il est à cette époque de sa vie où il découvre sa sexualité de façon solitaire.

Ensuite, Adele est une jolie trentenaire, ancienne danseuse, solitaire et fragile. Je me suis longtemps demandé si elle était dépressive ou folle. Nous apprendrons au travers les mots de son fils ce qui l’a conduit à cet état.

Et enfin Frank est un quadragénaire, évadé de prison, attentionné, travailleur. Je me suis demandé quel acte répréhensible a pu faire un tel ange, c’est également quelque chose que l’on découvre au cours de la lecture.

Ce roman traite avec beaucoup de justesse ces sentiments d’amour, d’amour filial, de jalousie et c’est avec de grands regrets et même une petite larme que j’ai fini ce livre.

Alice aux pays des merveilles – Lewis Carroll

9782266197465-1    Titre  : Alice aux pays des merveilles
    Auteur : Lewis Carroll
    Titre original : Alice’s Adventures in Wonderland
    Traducteur : Jean-Pierre Berman (Anglais)
    Éditeur : Pocket
    Date de publication : 2010
    Nombre de pages :  128

 

 

 

 

Quatrième de couverture :

Par un jour d’été 1862, sur les berges de la Tamise, un jeune professeur d’Oxford, poète et mathématicien, improvise un conte pour distraire les trois fillettes d’un de ses amis. Charles Dodgson, alias Lewis Carroll, est en train d’improviser Alice au pays des merveilles.

Assise au bord de la rivière, Alice s’ennuyait un peu quand soudain, venu de nulle part, surgit un lapin blanc pressé de regagner son terrier. N’hésitant pas à le suivre, Alice pénètre dans un monde de prodiges et de menaces qui n’est autre que le royaume de l’enfance. Et voici le chat de Cheshire à l’étrange sourire, la terrible Reine de coeur, le Chapelier fou et le Lièvre de Mars, la Fausse Tortue et le Valet-Poisson…

Un siècle et demi plus tard, ce monde enfantin et absurde, surréel et symbolique, est resté le nôtre.

Ce que j’en pense :

En commençant Alice aux pays des merveilles, je me suis préparée à pénétrer dans un monde merveilleusement enfantin fait de rêveries et fantaisies. C’est en effet ce que j’ai découvert mais je sors malgré tout de cet ouvrage avec un avis plus que mitigé.

En suivant Alice dans le terrier du lapin blanc pressé vêtu d’une redingote rouge, nous entrons dans un monde dans lequel plus aucun repère n’existe. En effet, Lewis Carroll se joue du temps et de ce qui caractérise fondamentalement un être ou une chose à savoir son apparence.

Dans son pays des merveilles, Alice fait une sorte de voyage initiatique qui ne mène à rien. Elle y croise de nombreux personnages loufoques, merveilleux ou horrifiques dans des situations tout aussi absurdes.

Personnellement, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans cet univers. J’ai découvert une multitude de situations plus ou moins amusantes juxtaposées sans aucun lien entre elles si ce n’est quelques personnages récurrents. J’ai trouvé le personnage d’Alice arrogant et niais même si elle est dépeinte comme une enfant intelligente, bien élevée et polie. Les autres personnages apparaissent de façon tellement succincte qu’il est difficile de s’attacher à eux.

Je reconnais pourtant que Lewis Carroll Lewis développe une imagination débordante transposée avec des jolis mots qui font que la lecture de ce conte est facile et agréable. Et je suis persuadée que si j’avais été une contemporaine d’Alice Lidell cette histoire m’aurait passionnée. Mais malheureusement, en lisant la version française au 21ième siècle, je perds beaucoup de ce texte car les jeux de mots récurrents, les homophonies et la parodie des poésies et chansons enfantines m’échappent totalement. Mais j’imagine aisément cette chose subtile et amusante sur une souris verte ou le corbeau et le renard.

Ce livre est un classique de la littérature jeunesse et en ce sens je ne peux que vous le conseilliez en espérant que vous en fassiez meilleur usage que moi.

 

Livre lu dans le cadre des challenges :
Le Challenge des 170 idées – Chez Herlan
Les 100 livres à lire au moins une fois – Chez Bianca
Le Challenge Haut en couleurs – Chez Addiction Littéraire

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La nuit des temps – René Barjavel

La_Nuit_des_Temps_Ren_Barjavel    Titre  : La nuit des temps
    Auteur : René Barjavel
    Titre original : –
    Traducteur : –
    Éditeur : Pocket
    Date de publication : 2000
    Nombre de pages :  394
 
 
 
 
 
 
 
Quatrième de couverture :

Dans l’immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé du relief sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace… Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ? « La nuit des temps », c’est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d’amour passionné. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d’Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.

Ce que j’en pense :

J’ai lu la nuit de temps pour m’initier aux romans de sciences fictions et je dois malheureusement avouer que de ce point de vue j’ai été un peu déçue. Alors, oui j’avais sans doute fantasmé ce genre littéraire en imaginant le récit de choses extraordinaires complètement détachées de la réalité mais le roman de Barjavel est avant tout une histoire d’amour sur un fond fantastique.

Barjavel nous peint ici un monde vieux de 900 000 ans, un paradis terrestre appelé Gondawa, morceau de l’Antarctique dont sont originaires Eléa, Païkan et Coban.

Dans ce récit, on voit évidemment une critique de l’auteur sur la toute-puissance des Etats qui mène l’humanité à sa perte – au sens propre comme au sens figuré -. Cette idée est développée en parallèle d’un côté grâce aux souvenirs d’Eléa et d’un autre avec les péripéties vécues par les scientifiques.

Le récit est très bien mené, j’ai eu beaucoup de plaisir à le lire. J’ai adoré les incrustations schématiques – coupe transversale de l’œuf et l’équation de Zoran – parmi les mots et les jolies trouvailles futuristes – la mange-machine, le système d’ordinateur central -.

L’écriture de Barjavel est délicate, émotionnelle, fine. Cependant, il situe son action dans un monde essentiellement masculin voire macho – dont le plus digne représentant est Hoover – au centre de cet univers est présente Eléa décrite essentiellement par sa beauté physique ce qui m’a un peu dérouté.

L’histoire d’amour d’Eléa et Païkan est fusionnelle, intense, prédestinée, intemporelle qui revient fréquemment sous la formulation « Je suis à Païkan, Je suis à Eléa » est parfaitement décrite, on la ressent à chacune des interventions de Eléa. Néanmoins, je n’y ai pas été sensible sans doute est-elle trop parfaite pour qu’elle me semble réelle et que je m’y attache.

Et pourquoi Monsieur Barjavel avez-vous voulu que le narrateur, Dr Simon, tombe éperdument amoureux d’Eléa ? Selon moi, la confiance suscitée par Simon auprès d’Eléa peut être toute aussi grande sans que celui-ci soit amoureux d’elle au premier regard. Ça m’a un peu gêné sans selon moi apporter quelque chose à l’histoire.

En résumé, une très jolie histoire d’amour sur fond d’univers fantastique qui se lit avec beaucoup de plaisir et de facilité. Mais je reste quand même avec un arrière-gout de trop d’histoire d’amour et pas assez d’histoire fantastique.

 

Livre lu dans le cadre du Challenge Haut en couleurs – Chez Addiction Littéraire et du challenge Les 100 livres à lire au moins une fois – Chez Bianca

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Hygiène de l’assassin- Amélie Nothomb

10029_1032958    Titre  : Hygiène de l’assassin
    Auteur : Amélie Nothomb
    Titre original : –
    Traducteur : –
    Éditeur : Point
    Date de publication : 1995
    Nombre de pages :  180

 

 

 

 

Mon histoire avec ce livre :

Hygiène de l’assassin  est le premier roman d’Amélie Nothomb. J’apprécie beaucoup cette auteure depuis la découverte de son roman Métaphysique des tubes. Depuis 2000, j’ai donc fait le chemin vers Hygiène de l’assassin et dans l’autre sens jusqu’à Tuer le père. Tous ces romans ne m’ont pas laissé la même impression mais c’est toujours avec beaucoup d’enthousiasme que je débute une lecture. C’est donc avec engouement que je me suis engagée dans le challenge Amélie Nothomb proposé par Chinouk. Pour cette épreuve, j’ai décidé de relire tous les livres d’Amélie Nothomb par ordre chronologique de parution ainsi j’ai commencé par Hygiène de l’assassin.

Quatrième de couverture :

Prétextat Tach, quatre- vingt- trois ans, prix Nobel de littérature n’a plus que deux mois à vivre. Monstre d’obésité et de misanthropie il joue avec une cruauté cynique à éconduire les journalistes venus l’interviewer. Les quatre premiers fuient épouvantés. La cinquième, Nina,  aura raison de lui et de son secret : sous les mots se cache le crime et sous l’œuvre l’imposture. La littérature, la vraie, est faite de larmes et de sang

Ce que j’en pense :

Hygiène de l’assassin est un roman qui aurait pu bien être une pièce de théâtre. En effet, il n’y a que très peu de récit, de description dans ce roman tout est écrit sous la forme d’un dialogue. Ce sont les protagonistes de ces conservations qui découpent le roman en chapitre.Prétextat Tach est un octogénaire, prix Nobel de littérature, atteint de la maladie d’Elzenveiverplatz – Cancer des cartilages, une invention de l’auteure – qui le condamne à mourir dans 2 mois. Cet ultimatum  lui fait accepter les interviews de différents journalistes choisis avec minutieux par son secrétaire.

Le roman peut être découpé en deux parties. La première partie constituée des interviews des quatre premiers journalistes qui ne sert qu’à exposer le caractère acerbe, misogyne, misanthrope, intolérant, sadique, provocateur de Prétextat Tach. La seconde partie, l’interview de Nina nous fait découvrir ce personnage odieux plus en profondeur à travers un dialogue caustique et plein d’humour.

A travers des propos de son protagoniste en profite pour égratigner le monde littéraire et journalistique.

On ne peut s’identifier à aucun des deux personnages principaux tellement ils sont chacun leur tour odieux, prétentieux, imbus d’eux même. Le lecteur est spectateur est assiste à une joute verbale des plus intéressante et impressionnante.

Dans ce roman, Amélie Nothomb ne s’interdit aucun néologisme et place quelques mots de vocabulaires peu usités. Son style est toujours aussi piquant et efficace.

Une seule chose m’a déplu dans ce roman… la fin. Pourquoi cette fin ? La lecture de la dernière page m’a laissée totalement perplexe et j’en garde encore aujourd’hui un goût amer.

Un roman indispensable à lire absolument pour les fans d’Amélie Nothomb et pour les autres.

 

Livre lu dans le cadre du challenge Amélie Nothomb – Le Challenge – Chez Chinouk

Un avion sans elle – Michel Bussi

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   Titre  Un avion sans elle
    Auteur : Michel Bussi
    Titre original : –
    Traducteur :  –
    Éditeur : Pocket
    Date de publication : 2013
    Nombre de pages :  576
 
 
 
 
 
 
 
Quatrième de couverture :

23 décembre 1980. Un crash d’avion dans le Jura. Une petite libellule de 3 mois tombe du ciel, orpheline. Deux familles que tout oppose se la disputent. La justice tranche : elle sera Émilie Vitral. Aujourd’hui, elle a 18 ans, la vie devant elle mais des questions plein la tête. Qui est-elle vraiment ?
Dix-huit ans que Crédule Grand-Duc, détective privé, se pose la même question. Alors qu’il s’apprête à abandonner, la vérité surgit devant ses yeux, qu’il referme aussitôt, assassiné.
Il ne reste plus qu’un vieux carnet de notes, des souvenirs, et Marc, son frère, pour découvrir la vérité…

Ce que j’en pense :

Un roman policier très original !!!

Je dis ça mais je ne suis pas uns spécialiste du genre. J’explique cependant pourquoi j’utilise l’adjectif original. D’une part à cause de la couverture délicieusement naïve – au demeurant très jolie – n’évoque pas au lecteur qu’il va entrer dans un roman policier. D’autre part, pour moi un roman policier est synonyme de cadavres sanguinolents or ce n’est pas du tout  le cas ici. Certes, il y a des morts dans cette histoire mais ils sont presque secondaires, le cœur de l’intrigue est qui est Lylie. Est-elle Lyse-Rose ou Emilie ?  Est-elle une De Carville ou une Vitral ?  Et pour les esprits les plus romantiques est-elle la sœur biologique de Marc Vitral ?

Nous sommes en octobre 1998, Lylie vient de fêter ces 18 ans. Nous suivons Marc Vitral qui vient de se faire remettre par Lylie un cahier vert contenant les 18 ans d’enquête de Crédule Grand-Duc, détective privé.  Le récit alterne la lecture de ce fameux cahier et les actions / réactions de Marc qui cherche désespérément à percer le mystère de l’identité de sa sœur. Ce procédé est efficace car il nous dévoile peu à peu les indices ce qui nous permet d’élaborer nos propres théories. En effet, après la lecture des 10 premières pages, il est difficile de fermer ce livre tant on est pressé de connaître la suite et ainsi de conforter ou de réfuter nos hypothèses.

La lecture est rapide et agréable grâce au style vif, efficace et vivant de Michel Bussi.

Cependant, je regrette que les personnages principaux soient un peu caricaturaux : Lylie est une femme sublime, intelligente et douée pour les arts, Marc a un physique de rugbyman, il est protecteur, généreux et sensible. Je trouve que tout ceci manque un peu de simplicité… On est à la limite de l’eugénisme 😉

De plus, la quatrième de couverture annonce « elle a 18 ans, la vie devant elle mais des questions plein la tête », je m’attendais donc à entrer dans la psychologie du personnage de Lylie. Or même si Lylie est omniprésente dans ce récit, elle n’est quasiment évoquée qu’à travers les souvenirs de Marc ou les aventures de Crédule. On ne connaît à aucun moment son point de vue concernant le mystère de son identité.

Malgré tout, Un avion sans elle est un roman que j’ai beaucoup aimé. Je me suis faite piégée avec beaucoup de plaisir par l’énigme du Vol Istanbul / Paris du 23 décembre 1980.

J’ai lu ce livre dans le cadre d’un lecture commune organisée par AntRacith et des challenges :
# Le Challenge des 170 idées – Chez Herlan
# Le Challenge Haut en couleurs – Chez Addiction Littéraire

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Verre Casse – Alain Mabanckou

9782020849531
   Titre  Verre Cassé
    Auteur : Alain Mabanckou
    Titre original : –
    Traducteur :  –
    Éditeur : Point
    Date de publication : 2006
    Nombre de pages :  256
 
 
 
 
 
 
 
Quatrième de couverture :

Verre Cassé est un client assidu du Crédit a voyagé, un bar congolais crasseux. Un jour, le patron lui propose d’écrire les histoires héroï-comiques des habitués, une troupe d’éclopés aux destins pittoresques… Dans cette farce métaphysique où le sublime se mêle au grotesque, Alain Mabanckou nous offre le portrait truculent d’une Afrique drôle et inattendue.

Ce que j’en pense :

Un livre très intéressant et original !!!

Verre Cassé est le titre du livre mais aussi le nom du personnage principal mais aussi celui qui a écrit les mots que le lecteur a entre les mains. En effet, Verre cassé en tant que personnage le plus fidèle du bar Crédit a voyagé  se voit confié par l’Escargot entêté, patron de ce même bar, la rédaction des mémoires de l’établissement. C’est ce récit qui nous est donné à lire.

Ce texte est découpé en 2 parties. La première partie fait penser à 4 nouvelles. La première de ces nouvelles présente la création du Crédit a voyagé. Les trois suivants présentent chacun un habitué du lieu, ce qui nous est présenté est l’épisode qui l’a mené à cette « déchéance ». Au fil de ces nouvelles, Verre Cassé fait des digressions plus ou moins longues qui nous permettent de le découvrir.  Mais je dois avouer que je restais sur ma faim, je me demandais sans cesse, mais lui qui est il ? Qu’est ce qui la conduit à sombrer dans l’alcool et à être un résident permanent du Crédit a voyagé ? Heureusement, la seconde partie a répondu à mes attentes. Car i  consacre essentiellement la seconde partie à un autoportrait étant lui même « une âme fêlée » et le pilier de comptoir le plus assidu.

Le langage utilisé passe du cru  – avec certains passages limite scatologiques -au délicat. Verre Cassé n’utilise aucun point ni aucune majuscule dans son récit, ce sont les virgules qui rythment les phrases même si cela peut paraitre perturbant ça n’a pas du tout gêner ma lecture. De plus, il a la manie de répéter comme une litanie certains bout de phrases, j’ai trouvé cette façon de faire plutôt rigolote.  Enfin Alain Mabanckou a truffé son récit de clin d’œil à des « monuments » tel que Sarthe, Boris Vian, Ionesco, Brassens… Un sourire se manifestait à chacune de ces découvertes.

Alain Mabanckou nous dévoile une tendresse non dissimulée pour ces personnes en perdition et un regard critique et sévère sur tous ceux qui représentent le pouvoir. Un moment mémorable dans le « J’accuse »  du premier ministre et le « je comprends » président.

Ce roman a inspiré au théâtre et je dois avouer que je suis curieuse de voir comment il a été adapté. Malheureusement, il n’est plus à l’affiche.

En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce livre et le recommande à tous ceux qui veulent découvrir un bout de l’Afrique noire.

Livre lu dans le cades des challenges :
# Le Challenge des 170 idées – Chez Herlan
# Le Challenge Haut en couleurs – Chez Addiction Littéraire

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Quand souffle le vent du nord – Daniel Glattauer

    9782253157304Titre  : Quand souffle le vent du nord
    Auteur : Daniel Gladiateur
    Titre original : Gut gegen Nordwind
    Traducteur : Anne-Sophie Anglaret (Allemand)
    Éditeur : Le livre de poche
    Date de publication : 2011
    Nombre de pages :  352

 

 

 

 

Quatrième de couverture :

Un homme et une femme.
Ils ne se connaissent pas mais échangent des mails. Jusqu’à devenir accros. Jusqu’à ne plus pouvoir se passer l’un de l’autre, sans se rencontrer pour autant…
Savoureuse et captivante, cette comédie de mœurs explore avec finesse et humour la naissance du sentiment amoureux.

Ce que j’en pense :                            images-12Ce roman est un coup de coeur. images-12

Ce roman est un véritable COUP de CŒUR ! Un livre complètement addictif, les pages  tournent et tournent encore sans que l’on ne s’en rende compte et c’est avec beaucoup de regret qu’apparait la mot ‘FIN’.

Quand souffle le vent du Nord est un roman épistolaire en version 2.0, car ici ce ne sont pas des lettres mais des mails que s’échangent les deux protagonistes.

C’est grâce à une erreur d’adresse qu’Emmi qui chausse du 37 (Excusez-moi, j’adore) et Léo vont correspondre par boite mail interposée. Evidement, dans un premier temps le contenu de cette correspondance est cordial et distant. Mais rapidement, au fil des mails, les messages deviennent passionnés ou/et désespères.  Chacun délivrant au travers de ses messages ce qu’il désire que l’autre sache de lui même avec un soupçon de séduction. C’est comme cela que le lecteur les découvre également.

Les personnalités d’Emmi et Léo sont entières, attachantes et crédibles. J’ai beaucoup aimé ces deux personnages, ils réagissent différemment vis à vis de ce qui leur arrive mais les deux versions me semblent réalistes. J’imagine aisément le chamboulement qu’il existe dans chacune de leur tête. Je me suis identifié à tour à tour à Emmi et à Léo.  Beaucoup ont trouvé Emmi énervante, personnellement je l’ai trouvé tout à fait dans son personnage de femme mariée et amoureusement virtuellement.

Le mail est un mode de communication que l’on situe entre l’écrit et l’oral et c’est tout à fait ce que l’on retrouve dans cet échange. Les messages courts, rapides et sans implications personnelles se mélangent aux messages intenses, réfléchis et passionnés. Je dois avouer qu’en lisant la fin d’un message, j’avais déjà l’œil sur le début du suivant. J’ai découvert le principe du mail alcoolisé… Hum intéressant !!! Cette lecture m’a définitivement emballée.

La Septième Vague est la suite de cette histoire, j’hésite beaucoup à le lire car pour moi l’histoire d’Emma et Léo se termine ici. Une morale qui définit qu’une relation virtuelle est passionnée, excitante, exaltante, enivrante, captivante, délirante, intense mais fragile me semble parfaite.

Merci Ando

Anna Karénine – Léon Tolstoï

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   Titre  Anna Karénine
    Auteur : Léon Tolstoï
    Titre original : Анна Каренина
    Traducteur :  Henri Mongault (Russe)
    Éditeur : Folio Classique
    Date de publication : 1994
    Nombre de pages :  928

 

 

 

 

Quatrième de couverture :

Chaque fois que Vronski lui adressait la parole, un éclair passait dans les yeux d’Anna, un sourire entrouvrait ses lèvres ; et, si désireuse qu’elle parût de la refouler, son allégresse éclatait en signes manifestes. « Et lui ? » pensa Kitty. Elle le regarda et fut épouvantée, car le visage de Vronski reflétait comme un miroir l’exaltation qu’elle venait de lire sur celui d’Anna.

Ce que j’en pense :

Quelle tache difficile de critiquer un monument littéraire tel que Anna Karenine de Tolstoï ! C’est un chef œuvre de la littérature, tout le monde le sait, c’est pourquoi au moment où je dois écrire cette chronique, j’ai la désagréable impression que tout ce que je pourrai dire de négatif sur cette œuvre mettra à mal moi la lectrice que je suis.

Tolstoï nous présente dans ce roman 3 couples. Le premier, celui d’Anna Karenine, femme respectable et respectée de la bourgeoise Pétersbourgeoise, épouse d’Alexis Karenine, mère de Serge (8 ans) et Alexis Vronsk, jeune et séduisant  officier quelque peu volage. Le deuxième, celui de Kitty Stcherbatska, jeune fille douce et un peu naïve appartenant à la noblesse russe et Constantin Lévine, bourgeois qui ne vit qu’à travers le respect de l’être humain et du travail. Et le troisième, Daria Oblonski, dite Dolly et Stepan Oblonski, ils sont mariés et constitue le lien entre les deux premiers couples. En effet, Dolly est la soeur de Kitty et Stephan est à la fois la frère d’Anna et l’ami intime de Lévine.

L’histoire est constituée de petits chapitres, pendant deux ou trois chapitres nous suivons un couple puis les suivants s’intéressent à un autre, etc… Ce procédé donne du dynamisme au roman et garantit au lecteur un suspens redoutable. A travers, ces petits bouts de vie enchainés, Tolstoi fait subir à ces personnages le catalogue des émotions amoureuses. Mais Anna Karenine n’est pas un simple roman d’amour, c’est également un fresque historique de la russe en cette fin de 19 ième siècle, on y côtoie les bourgeois au cours de leur bal évidemment mais aussi le monde des ouvriers agricoles tout juste libérés de leur servage. En s’intéressant un peu à l’Histoire de la Russie, on peut même deviner les prémices de la révolution de 1905 et la montée du communisme.

J’ai particulièrement été touchée par le personnage qui va vivre dans le roman une véritable évolution, elle est au début du roman une femme soumise à son mari et aux convenances de son milieu et au fil des pages elle se transforme en une femme libérée et moderne. Le personnage de son mari, Alexis Karenine m’a beaucoup perturbée, il est la droiture incarnée mais à aucun moment il ne va laisser entr’apercevoir une once de sentiment malgré les épreuves qu’il subit.

Je voudrais également citer la première de ce roman que je trouve sublime  » Toutes les familles heureuses se ressemblent ; mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon. »

Enfin, je dois avouer que j’ai quand même trouvé quelques longueurs à ce roman, le fait qu’il ait été écrit en premier lieu sous forme de périodique dans un journal de l’époque ne doit pas être étranger à cela. Cependant, ne soyez pas effrayé par la longueur de ce poids lourd de la littérature, il se lit très aisement et l’histoire est splendide.

En conclusion, je dirai qu’Anna Karenine de Tolstoï est un livre à mettre entre toutes les mains.

Livre lu dans le cadre du challenge Les 100 livres à lire au moins une fois – Chez Bianca

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