La dérobade – Jeanne Cordelier

La dérobade
   Titre  : La dérobade
   Auteur : Jeanne Cordelier
   Titre original : –
   Traducteur : –
   Éditeur : Phébus
   Date de publication : 2007
   Nombre de pages :  413
   Date de première publication : 1976
 
 
 
 
 
 

Quatrième de couverture :

D’aucuns disent que la prostitution est un métier comme un autre. On se rassure. On se ment. La Dérobade, récit autobiographique des quatre années et demie passée par Jeanne Cordelier à survivre dans ce milieu est de ces livres qui s’ancrent dans nos âmes. La plume est acérée, le témoignage intime universel. Il suffit de le lire pour être bouleversé. Jeanne Cordelier a lutté pour sauver sa peau. Et pour se reconstruire : elle y est parvenue.


Ce que j’en pense :

La dérobade est un témoignage poignant sur la prostitution. Jeanne Cordelier nous relate 5 années de sa vie pendant lesquelles elle a exercé ce qu’on appelle pudiquement le plus vieux métier du monde.

Issue d’une famille nombreuse avec une mère alcoolique et un père incestueux, Marie rêve de paillettes. C’est une voiture de luxe garée devant le bar que fréquente assidûment sa famille qui sera l’objet de sa perdition. Cette voiture est celle de Gégé, proxénète, qui fera rapidement de Marie sa femme, son objet, son gagne pain.

Marie rebaptisée par le trottoir, Sophie ou Fanny est une femme forte qui supporte l’insupportable. Je dois avouer ne pas toujours l’avoir comprise cependant elle a très vite qu’un seule idée en tête sortir de cet enfer, échappée à l’emprise de Gégé. Ce n’est un mystère pour personne, elle y parviendra et c’est juste après ces 5 années à vendre son corps que Jeanne Cordelier écrira 1000 pages réduites de moitié dans la version publiée.

Jeanne Cordelier a une réel talent d’écriture. Dans ce récit, elle alterne avec brio de jolies images, dont la dernière phrase du roman est selon moi la plus sublime des illustrations et des mots d’argot qui ancre définitivement le lecteur dans ce monde de la rue mais qui m’ont un peu gêné pendant la lecture car pour beaucoup je n’en connaissais pas la définition.

Ce roman est assez cru, aucune violence ne nous est épargnée. Les coups de son homme, les nuits en prison, les coups bas des copines et les bizarreries des clients sont décrits sans cachoteries. Des bars à filles, aux hôtels de luxe en passant par les vitrines de la rue Saint Denis jusqu’au maison d’abattage, Sophie/Fanny a tout connu. Et même si les lieux, les personnages, les circonstances sont différentes la violence est identique. C’est pourquoi, j’ai un peu eu l’impression que l’histoire n’avançait pas. Je me dis maintenant que c’est sans doute également ce qu’à pu ressentir Sophie/Fanny pendant toutes ses années. Pourtant le personnage évolue, il s’éloigne peu à peu de ce milieu, de ces obligations.

La dérobade a été publié en 1976 mais j’imagine que malheureusement les choses n’ont que très peu évoluées pour ces filles qui gagnent leur vie en se baladant sur le trottoir.
 

Livre lu dans le cadre des challenges :

# La plume au féminin – Chez Opaline
# Un genre par mois – Chez Iluze
# 1 pavé par mois – Chez Bianca

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un-genre-par-mois-septembre

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19 réflexions sur “La dérobade – Jeanne Cordelier

  1. Intéressant maintenant je ne sais pas si je le lire si les violence ne sont pas épargnées après, c’est vrai qu’il faut dire les choses comme elles sont. À voir…
    Bon week-end !

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    • Effectivement ce livre n’est pas pour tout le monde. D’une part déjà par son sujet et d’autre part sa violence peut retenir certains lecteurs. C’est dommage car il est intéressant, bien écrit et surtout parce qu’il a fait polémique en 1976.

      Réponse
    • Je comprends très bien que ce livre ne tente pas tout le monde. J’hésite toujours à me lancer dans un témoignage car c’est souvent très dur mais pour le challenge un mois un genre, il me fallait un livre non fictionnel. Je suis contente de l’avoir lu mais je ne le recommanderai pas à tout le monde.

      Réponse
  2. J’avais lu Escalier F de cette auteure, très dur aussi, j’avais eu beaucoup de mal à le finir…je ne me sens pas encore prête à replonger dans sa vie. Mais c’est vrai qu’elle a une très belle écriture.

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  4. Ce roman pourrait m’intéresser. Particulièrement parce que chez les féministes la prostitution est un sujet qui fait extrêmement débat et les différents courants ne sont pas d’accord. Moi, faisant partie des gens qui n’ont pas une idée arrêtée là-dessus, cela pourrait être une lecture intéressante.

    Réponse
    • J’espère que ce roman t’éclairera sur la prostitution. Ce témoignage date d’une trentaine voire presque 40 années. Les choses ont malgré tout du évoluer mais effectivement ça peut être une bonne base de réflexion.

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